Millésime 2024

Un Millésime sauvé des eaux

La saison a d’abord été marquée par un épisode de froid dans la deuxième moitié d’avril. Nous avons échappé à un gel sévère mais les bourgeons ont néanmoins souffert.

La fleur est arrivée pendant une période froide et ventée début juin et a duré une dizaine de jours provoquant filage des inflorescences.

Le printemps, dès le mois de mars, a été particulièrement arrosé ; mars a reçu 3 fois plus d’eau qu’un mois de mars habituel.

Cette météo calamiteuse a favorisé l’arrivée précoce des maladies dans tout le vignoble. Mildiou et black rot en tête ont eu des attaques foudroyantes.

Cette pluviométrie exceptionnelle a surtout profité aux mauvaises herbes entretenant ce climat humide permanent et rendant les labours mécaniques très difficiles.

Nous avons maintenu la régularité de nos traitements phytosanitaires bio à base de bouillie bordelaise en faisant jusqu’à treize passages.

Il a fallu attendre que la mi-juillet arrive pour que l’été s’installe enfin, et des phénomènes d’échaudages sont même apparus.

Les équipes ont travaillé sans relâche pour contrer cette météo très défavorable.

Aujourd’hui, à la mi-septembre, les matrices peinent à progresser et des premiers foyers de pourriture grise sont apparus.

Nous décidons donc de démarrer le lundi 16 septembre alors que des conditions anticycloniques s’installent et qu’un vent du nord asséchant souffle sans relâche pour concentrer les jus.

Les premiers raisons que nous récoltons sont de petite taille, une grosse rafle, des peaux épaisses et très peu de jus.

Certaines grappes ont plus de grains secs que de grains normaux.

Dans ce cas l’étape du tri est primordiale. Nous avons mis en place cette année deux tris : un tri manuel par table de tri et un tri mécanique après éraflage pour trier les grumes selon leur densité et ne garder que les meilleurs grains.

Malgré cela les cuves peinent a se remplir, nous constatons des pertes allant jusqu’à 70%, nous nous acheminons vers 60 pièces de vin produites au lieu des 200 habituelles ce qui fait du 10-12 hl de rendement par ha.

Cela fera une des récoltes les plus faibles en quantités depuis 1997 qui restera dans nos mémoires pour cette lutte acharnée contre les aléas climatiques mais la nature a été la plus forte.

Les vendanges dureront 4,5 jours au lieu des 8 jours habituels.

Les cuves ne sont parfois remplies qu’à 1/5 rendant les piégeages difficiles. Nous travaillons alors surtout par remontage. Nous décidons d’installer un système de drapeaux chauffants pour maintenir la température des cuves si peu remplies et permettre de fixer la couleur.

Les premiers jus que nous goutons sont bien équilibrés, les tanins sont souples et la maturité est là.